Depuis la dernière apparition de l'Ange de la Paix au cours de l'Automne 1916, les enfants de Fatima eurent beaucoup d'opportunités à méditer ses paroles. Au milieu de la maladie de la mère de Lucia, et de la tortueuse incertitude qu'elle partagea avec Jacinta et Francisco sur leurs frères qui était loin à la guerre, c'est devenu une consolation de se rappeler ces propos, « Avant tout, acceptez et endurez avec soumission les souffrances que le Seigneur Dieu vous enverrai, » et de réfléchir à leur implication. Ils devaient être courageux, se dirent-ils mutuellement, et porter patiemment cette douloureuse épreuve. Il advint, cependant, que Lucia voulu sortir pour se rendre au petit puits derrière leur maison, où l'Ange leur avait demandé d'arrêter de jouer, et voulait y prier et pleurer seul.
Quelques fois Francisco et Jacinta voulaient la rejoindre dans cette place, et ajouter leurs larmes et prières à la sienne. Leurs généreuses pleures s'étendirent en compassion, même Jacinta, jeune quoiqu'elle pouvait être, avait commencé à saisir le sens du mystère de la souffrance, et souvent elle pouvait dire :
« Mon Dieu, nous Vous offrons toutes ces souffrances et sacrifices ! C'est un acte de réparation pour la conversion des pécheurs. »
Ils furent plus silencieux et sombre qu'ils n'avaient été auparavant, ces petits bergers, quand ils suivirent leur troupeau sur les ajoncs et les chaumes de la Serra au printemps de 1917. Il y avait quelque chose de différent dans l'air du printemps. C'était comme une odeur de mort qui planait d'une senteur de nouvelles fleurs. Presque tout le monde était affecté par l'absence de ceux qui étaient allé à la guerre. Ensuite, les enfants étaient souvent silencieux comme s'ils erraient sur des pierres éparpillées à Valinhos ou bien regardèrent à travers la vallée de la grotte de Cabeço. Ils étaient devenus conscient finalement dans un monde en angoisse, une humanité enchainée pour des raisons obscures du mystère de la souffrance.
Même au mois de Mai, le mois de Marie, le mois de la nouvelle vie et de la joie, pesait lourdement sur le monde cette année là. Le 8 Mai, comme si écoutant les désolations universelles et indiquant la seule source d'espoir, le Pape Benoît XV se lamenta, dans une lettre mémorable, de « la cruelle guerre, le suicide de l'Europe. » Après avoir supplié Dieu de tourner les cœurs des dirigeants vers la paix, et les incitant tous à épurer eux-mêmes leurs péchés et de prier pour la paix, il demanda spécialement que depuis que toutes les grâces furent dispensées « par les mains de la Très Sainte Vierge Marie, Nous souhaitons adresser une pétition à son très affligé fils d'être attiré avec vive confiance, plus que jamais dans cette affreuse heure, à l'importante Mère de Dieu. » Il adressa cette invocation « Reine de la paix, priez pour nous » qui fut ajouté à la Litanie de Loreto, et continua :
« A Marie, alors, qui est la Mère de Miséricorde et omnipotente par la grâce, permet l'amour et les appels convaincants se lever de tous les coins de la terre—des nobles temples et minuscules chapelles, des palais royaux et immeubles des riches comme des cabanes des pauvres—de toutes les places où une âme fidèle trouve un abri—des plaines inondées de sang et des mers. Laisser que soit porter à sa très tendre et douce sollicitude, les cris des mères et des femmes, les lamentations des petits innocents, les soupirs de tous les cœurs généreux : ainsi sa très tendre et douce sollicitude pourra être ému et la paix que nous demandons sera obtenue pour notre monde agité. »
La Sainte Vierge Marie attendit seulement cinq jours avant de répondre à l'appel urgent du Père universel des fidèles. Bien que Lucia et ses cousins n'aient même pas écouté la lettre du Pape quand ils partirent hors du Serra le 13 Mai 1917, les trois petits enfants allaient devenir les figures principales de l'évènement central du siècle tout entier.
Ce fut un rare beau Dimanche, et Ti Marto avait attelé ses charrettes, très tôt le matin, afin de conduire sa femme Olympia à Batalha, où ils pouvaient assister à la Sainte Messe à la cathédrale esquisse, et après, suivre certaines affaires dans la ville. C'est pourquoi ils partirent assez gaiement, laissant les enfants, assister à la Messe à Fatima. C'était vers midi quand Jacinta et Francisco emmenèrent leurs brebis hors du patio et sur la route de Lagoa, où, comme de coutume, ils virent Lucia avec son troupeau. Ils poursuivirent leur chemin à travers les champs de la prairie que le père de Lucia possédait à Cova da Iria. Jamais l'immense ciel n'était plus bleu, la terre plus pommelé avec des couleurs pastelles.
Bientôt après qu'ils soient arrivé à la colline du nord du petit abaissement appelée la Cova et que les brebis furent contentes de brouter leur nourriture, ils décidèrent de faire un petit fourré dans la "maison" en refermant son ouverture avec un mur ; et ils commencèrent à tirer certaines pierres qui gisaient partout, et de les fixer sur les autres. Pendant qu'ils étaient absorbés dans leur travail, un flash si brillant, qu'ils prirent pour un éclair soudain, les surpris. Sans arrêter de se demander comment cela pouvait arriver dans ce ciel sans nuages, ils déposèrent toutes leurs pierres et coururent à la hâte vers le bas de la pente vers un certain chêne vert, ou carrasqueira, approximativement une centaine de mètres au sud-ouest de l'endroit où ils avaient joué. Ils avaient juste trouvé un abri sous ses denses et larges feuillages disséminés quand il eut le second éclair de lumière. De nouveau effrayés, les enfants laissèrent les arbres et s'élancèrent vers l'Est, d'une distance d'environ plusieurs centaines de mètres. Ensuite ils s'arrêtèrent avec stupéfaction. Tandis que devant eux, au sommet d'un petit arbre aux feuilles persistantes appelé azinheira—approximativement trois pieds plus haut, avec les feuilles luisantes avec des épines sur elles, comme le cactus—ils virent une boule de lumière. Et en son centre se tenait une Femme.
Comme Lucia l'avait décrite, elle était « une Dame tout de blanc vêtu, plus brillante que le soleil dispensant de la lumière, éclairée et plus intense qu'une coupe de cristal pleine en eau cristalline pénétrée par des rayons du plus éblouissant soleil. » Sa face était indescriptiblement belle, « pas triste, pas heureuse, pas sérieuse » —peut-être quelque peu réprobateur, quoique douce ; ses mains jointent comme en prière sur sa poitrine, pointées vers le haut, avec des perles de Rosaire pendus vers le bas entre les doigts de sa main droite. Même ses habits semblaient faits uniquement de la même lumière blanche ; une simple tunique tombant à ses pieds, et au-dessus de cette tunique un manteau sur sa tête et de même longueur, ses lisières faites par de violentes lumières qui semblaient scintiller comme de l'or. Ni la tête ni les oreilles ne pouvaient être vu.
La physionomie ? Il était impossible de regarder fermement cette belle face ; elle éblouissait les enfants, les rendant momentanément aveugle ou détourner les yeux.
Les enfants restèrent debout, fascinés, dans le rayonnement qui l'entourait sur une distance d'environ un mètre et demi.
« N'ayez pas peur » dit-elle, dans une lente voix musicale, qui ne peut jamais être oubliée. « Je ne vous ferai aucun mal ! »
Ils se sentirent sans crainte maintenant, en réalité, mais seulement une grande joie et la paix. C'était une "foudre," en réalité, qui les avait effrayé avant. Lucia eut assez de sang-froid pour poser cette question :
« D'où vient votre Révérence ? » Les enfants utilisèrent l'expression familière de la Serra : "De donde e Vocemecê?"
« Je viens du Ciel. »
« Et que voulez-vous de moi ? »
« Je suis venu vous demander de venir ici durant les six prochains mois successivement, le treizième jour, à cette même heure. Alors je vous dirai qui je suis et ce que je désire. Et ensuite je retournerai ici une septième fois. »
« Et pourrais-je aller au Ciel aussi ? »
« Oui, tu le pourras. »
« Et Jacinta? »
« Aussi. »
« Et Francisco ? »
« Aussi. Mais il devra dire plusieurs Rosaires ! »
Le Ciel ! Lucia soudainement pensa aux deux filles qui étaient morte récemment. Elles étaient amies de leur famille, et avaient l'habitude d'aller dans leur maison afin d'apprendre le tissage de sa sœur Maria.
« Est-ce que Maria da Neves est maintenant au Paradis ? » demanda-t-elle.
« Oui, elle y est. »
« Et Amelia ? »
« Elle sera au Purgatoire jusqu'à la fin du monde. »
Le Purgatoire ! La fin du monde !
La Dame parla encore :
« Êtes-vous volontaires à vous offrir à Dieu, à porter toutes les souffrances qu'Il voudra vous envoyez, comme un acte de réparation des péchés pour lesquels Il est offensé, et les supplications pour la conversion des pécheurs ? »
« Oui, nous le voulons. »
« Alors vous aurez à beaucoup souffrir. Mais la grâce de Dieu sera votre réconfort. »
Comme elle dit les mots "a graça de Deus," la Dame ouvrit ses agréables mains pour la première fois, et d'elles, deux jets de lumière vinrent continuellement, si intense qu'elle n'enveloppa seulement pas les enfants avec son rayonnement, mais ses rayons semblaient pénétrer leurs cœurs, et atteindre la plus intime partie de leurs cœurs et âmes, « les faisant voir eux-mêmes dans Dieu » —ceci furent les propos même de Lucia— « plus clair dans cette lumière que dans les meilleurs miroirs. » Une impulsion irrésistible les força à s'agenouiller et les fit dire, avec ferveur :
« O très Sainte Trinité, je Vous adore ! Mon Dieu, mon Dieu, je Vous adore dans le Très Saint Sacrement ! »
La Dame attendit qu'ils aient fini. Alors elle dit, « Priez le Rosaire tous les jours, afin d'obtenir la paix pour le monde, et la fin de la guerre. »
Immédiatement après cela, elle commença à s'élever de l'azinheira et à glisser loin vers l'Est « jusqu'à disparaitre dans l'immense espace. » Lucia dit après, « La lumière qui l'entourait semblait ouvrir un chemin devant elle dans le firmament, et pour cette raison nous disons parfois que nous avons vu le Ciel s'ouvrir. »
Les enfants restèrent fixement, regardant le ciel du coté de l'Est un long moment. Même après qu'ils commencèrent à récupérer de l'état d'extase qui était venu sur eux, ils restèrent silencieux et pensif durant une bonne partie de l'après-midi. Mais ils n'étaient pas lourds et épuisés comme ils l'avaient été après avoir vu l'Ange de la Paix. La vue de la Dame, au contraire, leur avait donné une ravissante signification de « la paix et une vaste joie, » de légèreté et de liberté ; ils se sentirent quasiment comme s'ils pouvaient voler comme des oiseaux. Jacinta pouvait dire de temps en temps : « O, tel une belle Dame! » Après un temps, ils commencèrent à parler si librement que Lucia senti cela nécessaire de les avertir de ne rien dire à personne, même à leur maman, ce qu'ils avaient vu et entendu. Francisco, à vrai dire, avait vu la Dame mais n'avait rien entendu de tout ce qu'elle avait dit, comme lorsqu'il avait vu l'Ange. Quand ils lui dirent toutes ses paroles, il fut intensément content, spécialement sur la promesse qu'il ira au Ciel. Pliant ses bras au-dessus de sa tête, il cria :
« O Notre Dame, je dirai tous les Rosaires que vous voulez ! »
"Ai, que Senhora tão bonita!" dit encore Jacinta. La face de l'enfant était rayonnante de joie. Elle était presque enflammée de cela.
Heureusement pour Jacinta, au cours de cette soirée, son discret père écoutait attentivement et d'une manière réfléchie et passionnée, le récit donné par sa petite fille, et quelque peu hésitant à être confirmé par Francisco. Quand il finit de peser les mots de ses deux petits enfants, il dit avec douceur : « Au commencement du monde, Notre Dame est apparue plusieurs fois de différentes manières, » observa-t-il. « Aussi méchant qu'est le monde, cela pourrait encore être ainsi même pour de tels évènements. La puissance de Dieu est grande. Nous ne savons pas ce que cela représente, mais pourrait s'avérer être quelque chose. » Il semblait pour lui que sans quelques interventions de la providence, les enfants ne pouvaient pas répéter autant de gros et imposants propos, sans qu'ils aient eu une petite ou aucune instruction, même dans le catéchisme. Ensuite, Ti Marto, avec sa sagacité de sens ordinaire et, plus considérablement, la simple confiance en sa foi, devint le premier à croire à l'histoire de Fatima, ce Samedi du soir de l'année 1917.
Lucia, d'autre part, fut convoquée rapidement devant ses parents. Sa maman prit le problème très au sérieux, et donna à sa jeune fille une acerbe réprimande. « C'était tout ce dont j'avais besoin pour mon vieux âge ! » se lamenta t-elle amèrement. « Penser que j'éduque toujours mes enfants à dire la vérité ! Et maintenant celle-ci m'amène un gros mensonge comme celui-ci ! »
Le jour suivant, comme les enfants faisaient paitre leurs brebis, ils étaient silencieux, abattus par les moqueries de la famille de Lucia et les autres. Jacinta s'assis pensive pendant un long moment sur une pierre. Finalement, Lucia dit :
« Jacinta, allons et jouons ! »
« Je ne veux pas jouer aujourd'hui. »
« Pourquoi ne veux-tu pas jouer ? »
« Parce que je pense que cette Dame nous a dit de réciter le Rosaire et de faire des sacrifices pour les pécheurs. Maintenant quand nous récitons le Rosaire, nous devons dire dans leur ensemble le Ave Maria et le Pater Noster. »
« Et les sacrifices ? Comment allons-nous les faire ? » Francisco eut une idée. « Nous pouvons donner nos déjeuners aux brebis et faire le sacrifice de ne manger aucun déjeuner. »
A partir de ce temps, il a souvent bu de l'eau saumâtre de la barreiro où les brebis et les chèvres s'abreuvaient et les femmes lavaient leurs vêtements. Jacinta pensa à la meilleure façon de disposer de leurs déjeuners, tout de même. Un jour, ils virent certains pauvres enfants de Moita, à cinq cent mètres plus loin, venus mendier à Aljustrel. « Donnons-leur nos déjeuners pour la conversion des pécheurs ! » dit-elle. Et ils le firent.
Au milieu de l'après-midi, ils eurent une faim de loup, et allèrent regarder à travers les marais pour trouver quelque chose à manger. Francisco essaya certains glands d'azinheira qui étaient maintenant vert, assez pour être comestible, et les trouva agréable. Jacinta décida que s'ils étaient si bon, ce ne fut aucun sacrifice de les manger. A leur place, elle ramassa quelques glands de différentes sortes sous un large chêne et commença à les mâcher. Oui, ils étaient amer, admis-t-elle ? Mais elle voulait offrir ce mauvais gout pour la conversion des pécheurs.
Tous les jours, à partir de ce moment, Jacinta prit comme déjeuner, ces glands amers ou en olives acides prématurés.
« Ne mange pas ceux-là, Jacinta ! » dit Lucia un jour. « Ils sont très amers. »
« C'est à cause de leur amertume que je les mange, » dit simplement Jacinta. « Pour convoiter les pécheurs. »
Ce ne fut pas long avant que les enfants des familles pauvres commencèrent à les attendre le long des bords de routes afin de demander leurs déjeuners. Les trois le leur donnaient gaiement, et alors mangèrent tout ce qu'ils arrivèrent à trouver comme ils erraient le long du Serra. « Nous avions l'habitude de manger les pommes de pin, » se rappela Lucia, « les racines de liseron, et de petites fleurs jaunâtres qui poussaient sur les racines des petites plantes sur les étendues des olives, des muriers, des champignons, et d'autres choses que nous cueillions, des racines des pins, mais je ne me souviens plus comment ça s'appelait. »
La plus résolue d'accomplir les volontés de Notre Dame concernant les sacrifices était Jacinta. Un jour d'une chaleur étouffante de l'été, ils allèrent dans un certain terrain que le voisin avait prêté à la mère de Lucia, et sur le chemin, selon leur habitude, ils donnèrent leurs déjeuners à certains enfants mendiants. Quand ils arrivèrent à destination, après une longue et très chaude marche, ils étaient tous fatigués, affamés et desséchés. Il n'y avait pas d'eau pour la santé des êtres humains ; même Francisco, apparemment, était incapable de boire l'eau de la petite mare où les brebis soulageaient leur soif. Qu'importe! Ils offrirent toutes leurs souffrances pour les pécheurs comme d'habitude. Mais le soleil devint de plus en plus chaud, et comme l'après midi, ils trouvèrent leur résolution affaiblie, jusqu'au moment où Lucia suggéra qu'ils aillent à une maison qui n'était pas très éloignée et y demander un peu d'eau.
Lorsqu'ils firent cela, une bonne dame leur donna une portion de pain, Lucia se la divisa avec ses compagnons, et une cruche d'eau, qu'ils ramenèrent au pâturage. Là, Lucia l'offrit en premier à Francisco.
« Je ne veux pas en boire, » dit-il.
« Pourquoi ? »
« Je voudrais souffrir pour la conversion des pécheurs. »
« Tu en bois, Jacinta. »
« Je voudrais aussi offrir un sacrifice pour les pécheurs. »
Le reste de cet épisode est reçu comme un compte-rendu biblique, digne du pieux Roi David qui, chauffé par la bataille et à qui on servi de l'eau pour laquelle un soldat avait risqué sa vie, la versa par terre comme une offrande de gratitude au Seigneur Dieu des batailles. La jeune fille bergère d'Aljustrel fut affectée par un esprit pas moins royal que celui du pasteur qui fut l'ancêtre du Messie et de Sa Mère, Notre Dame de Fatima. « Alors j'ai versé cette eau dans le creux du rocher afin que les brebis la boive, et partie remettre le récipient à sa maitresse. » La chaleur devint plus intense à chaque moment, les sauterelles et les criquets joignirent leurs chansons à celles des grenouilles dans l'étang voisin et faisaient une intolérable clameur. Jacinta, faible de jeun et de soif, dit avec la simplicité qui était naturelle chez elle :
« Dites aux criquets et aux grenouilles de se taire, cela me donne un tel mal de tête ! »
Francisco dit, « Ne veux-tu pas souffrir ceci pour les pécheurs ? »
Jacinta, pressant sa tête entre ses petites mains, dit : « Oui, je le veux. Laissez-les chanter ! »
Lucia commença par comprendre l'intention de la Dame lorsqu'elle dit, « Vous aurez à beaucoup souffrir. » Pas seulement comme le fit sa mère qui continue à l'encourager d'admettre qu'elle avait été mentie, pas seulement comme le firent ses propres sœurs qui la lacérai avec le plus cruel de ridicule qu'ils pouvaient estimer, mais tout le monde à Aljustrel semblait s'être tourné contre elle. Comme elle alla trottiner le long d'une rue caillouteuse, elle entendit une femme dire, « Si elle était mon enfant... » et une autre remarque, « Une bonne forte dose de thé de cognassier mettrait fin à ces visions! »
Cependant, malgré toutes ces persécutions insignifiantes, il y'avait des consolations. Un jour, deux prêtres visiteurs les arrêtèrent pour parler, les encourageant et leurs demandèrent de prier pour le Saint Père. « Qui est le Saint Père? » L'un des prêtres le leur expliqua. Et tous les jours, à partir de ce moment, les enfants ajoutèrent trois Aves à leur Rosaire pour le Pape, le successeur de Saint Pierre. Cela leur donna une lueur d'importance de penser qu'ils pouvaient faire quelque chose, afin qu'au loin, ils aident le Vicaire du Christ. Songez à cela, la Tête Visible de l'Eglise !
Et Francisco ! Quel soulagement avait-il pour Jacinta et Lucia ! Il ne semblait pas seulement accepter la souffrance, mais aussi l'aimer, comme les saints le font, ceux qui suivent les traces du Crucifié. « Notre Dame nous a dit que nous devions avoir à beaucoup souffrir, » disait-il. « Cela n'a aucune importance pour moi, je souffrirai de tout, autant qu'elle le voudra ! » Ou bien quand Lucia était au bord des larmes, pensant aux sévices qu'elle avait reçu à la maison et à l'étranger, il dit, « Ça ne fait rien ! Notre Dame n'a-t-elle pas dit que nous devrons avoir beaucoup à souffrir ? » Et Lucia prit encore du cœur.
L'une des caractéristiques des saints que Francisco commença à manifester après la première apparition de la Dame fut d'aimer la solitude. Un matin du mois de Mai, il laissa les deux filles avec les brebis, et grimpa au-dessus d'un rocher élevé.
« Vous ne pouvez pas venir ici au-dessus ! » dit-il vers le bas. « Laissez-moi seul ! »
C'était un rafraichissant jour ensoleillé, Lucia et Jacinta commencèrent à courir après les papillons. A ce moment, elles ne se lassaient pas de cela ; elles avaient tout oublié concernant Francisco, et elles ne pensèrent non plus à lui jusqu'au moment où elles réalisèrent qu'elles avaient faim, et que le temps pour eux de prendre leur glands amers devait être longtemps passé. Il était là, gisant toujours immobile au-dessus du rocher.
« Francisco! Francisco, ne veux-tu pas descendre et manger ton déjeuner ? »
« Non. Vous pouvez le manger. »
« Et réciter le Rosaire ? »
« Plus tard. »
Quand Lucia l'appela de nouveau, il dit en la taquinant, « Vous, venez priez ici. »
Les filles ne pouvaient pas être dépassées. Avec beaucoup de raclage des doigts et des contusions des genoux elles décidèrent de monter au-dessus, où, essoufflés mais triomphantes, elles demandèrent, « Que faisais-tu pendant tout ce temps ? »
« Je pensais à Dieu, Qu'il est si triste à cause de tant de péchés, » répondit le garçon sérieusement. « Si seulement je pouvais Lui donner un peu de joie ! »
O, si seulement nous pouvions aussi penser, comme Francisco le fit, à donner un peu de joie à Dieu, pas seulement par un prudent contournement de tout péché et tentation, mais aussi en faisant offrande volontaire pour la réparation de nos nombreux péchés, et ceux de toute l'humanité.