Après des décennies de silence, le Vatican a révélé le 26 Juin 2000, ce qu'il a estimé être l'authentique Troisième Secret de Fatima. Plusieurs personnes furent surprises de constater que le texte de cette version n'était pas le message de Notre Dame, mais plutôt une description délibérée d'une vision éloignée accordée aux trois enfants au cours de l'apparition de Juillet. Le Vatican a tenté d'interpréter la vision et mit fin à la question. Cette tentative échoua, et immédiatement, plusieurs critiques commencèrent à exprimer leurs soupçons.
La publication du texte fut annoncée par le Cardinal Angelo Sodano, alors qu[il était encore Secrétaire d'Etat du Vatican. Y était inclut, un commentaire du Cardinal Ratzinger, alors Préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi (maintenant Benoît XVI), et une introduction de son secrétaire, alors Archevêque Bertone (maintenant Cardinal Secrétaire d'Etat). Le texte est un manuscrit, que lon pr'étend avoir été écrit par Sr. Lucia; dans une feuille de papier pliée pour en faire quatre pages. Ceci est le texte tel qu'il apparaît dans le site officiel du Vatican, mais avec des changements dans la ponctuation afin de s'harmoniser au manuscrit :
J.M.J.
La troisième partie du secret révélé le 13 juillet 1917 dans la Cova de Iria-Fatima.
J'écris en obéissance à Vous, mon Dieu, qui me le commandez par l'intermédiaire de son Excellence Monseigneur l'Évêque de Leiria et de Votre Très Sainte Mère, qui est aussi la mienne.
Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte: Pénitence, Pénitence, Pénitence ! Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu: "Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant" un Évêque vêtu de Blanc, "nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père." Divers autres Évêques, Prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches; et de la même manière moururent les uns après les autres les Évêques, les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes. Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu.
Tuy – 3-1-1944
Pour le premier groupe de critiques, il s'agit de savoir si ce texte est authentique ou l'écarter comme étant un faux, voire une imposture. Les critiques concernant quelquefois des mots ou une curieuse rédaction sont réellement peu concluantes. Par exemple, certains ont trouvé les mots "coups avec une arme à feu et des flèches" comme étant ridiculement déplacés – mais ils ne le sont pas réellement. La haute technologie du tir à l'arc est encore pour beaucoup une réalité. D'autres ont trouvé que le mot "cadavres" (cadaveres en Portugais) était bizarre, excentrique — que "mort" ou "disparu" serait plus naturel. Mais peut-être ceci était seulement un moyen pour souligner que ces "cadavres" étaient vus au cours dans la "Vision."
Beaucoup plus suspect est le fait que dans l'introduction de Bertone, une phrase a été rédigée en dehors de la citation de la lettre de Sr. Lucia, présentée comme avoir été écrite par Jean Paul II en 1982. Nous avons déjà cité cet intriguant texte et le ferons encore pour une autre perspective. Ici nous souhaitons mettre l'accent sur la partie (en italique) omise par Bertone :
La troisième partie du secret, dont vous êtes si anxieux de connaître, est une révétion symbolique, qui se réfère à cette partie du Message, conditionnée par le fait que nous acceptions ou non ce que le Message lui-même nous demande: "si on accepte Mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, etc..."
Les raisons des critiques furent que cette omission est une trahison délibérée, au regard du fait que, selon le témoignage personnel de Bertone, Jean Paul II avait déjà lu le Troisième Secret en 1981 et, par conséquent, ne pouvais pas être "si anxieux de [le] connaître." La lettre, argumentent-ils, doit avoir été adressée à une autre personne, si elle est authentique en tout. Au regard de cette trahison, le texte de la "Vision" ne pouvait-il pas être aussi bien un faux ? Etrange à dire, même si cette lettre est authentique, elle contredit la position du Vatican dans plusieurs points, comme nous avons déjà commencé à le voir dans la première partie de cette série.
Déclencher davantage cette controverse est un fait indéniable qu'il y'a des différences significatives sur le manuscrit représenté par des images et les manuscrits qui sont affichées sur le site propre du Vatican ou publiées avec les mémoires de Sr. Lucia. Il parait que des experts en écriture ont maintenu, quoi que pas en totalité, que tout au moins certains manuscrits n'étaient pas écrit par la même personne.
Cependant, le fait est que des différences significatives soient notées dans tous les manuscrits attribués à Sr. Lucia, venant de n'importe quelle source. L'un de ces manuscrits, décrivant la vision dans laquelle Notre Dame demandait la Réparation aux Premiers Samedis, est même écrit à la troisième personne. Une explication serait que Sr. Lucia n'avait pas une élégante main d'écriture, et ainsi plusieurs religieuses pouvaient avoir été assignées pour l'aider à écrire les documents très importants. Bien que cette explication soit vraie dans certains documents, il est difficile d'imaginer Sr. Lucia dictant le Troisième Secret à une autre personne. Néanmoins, le manuscrit du texte de la "Vision" du Vatican est parmi les plus élégants de tous les spécimens connus que l'on prétend être ceux de Sr. Lucia.
A moins que nous soyons bien sûr des différents spécimens disponibles et qui sont véritablement ceux de Sr. Lucia, il est inutile de comparer les manuscrits. Mais les contradictions et divergences observées contribuent certainement à ne pas confirmer l'authenticité du texte de la "Vision." Et pourquoi des marques de citations sont-elles autour de certaines phrases, comme si c'était les paroles d'une autre personne ?
Interrogation sur l'Interprétation du Vatican Concernant le Texte qui Relate la "Vision"
Bien que les questions concernant l'authenticité ne puissent pas aboutir à des réponses concluantes, les critiques sont unanimes que l'interprétation du Vatican sur le sens de la vision est absurde. L'interprétation est donnée principalement dans l'Introduction de Bertone et le Commentaire de Ratzinger, précédé par l'Annonce de Sodano, qui se trouve être le lieu où des zones d'ombre ont été préalablement observées. Sodano essaya de préparer le monde à la révélation du texte relatant la "Vision" en le liant à l'assassinat manqué sur Jean Paul II :
Selon l'interprétation des petits bergers... "L'Évêque vêtu de blanc"... est le Pape. Lui aussi... tombe à terre comme mort, sous les coups d'une arme à feu. Après l'attentat du 13 mai 1981, il apparut clairement... qu'il y avait eu "une main maternelle pour guider la trajectoire du projectile," permettant au "Pape agonisant" de s'arrêter "au seuil de la mort"... Bien que les situations auxquelles fait référence la troisième partie du secret de Fatima semblent désormais appartenir au passé... (Italique ajoutée)
Et ainsi la manipulation commença. "L'Évêque vêtu de blanc" est seulement "comme mort," donc évidemment cela fait référence à Jean Paul II et sa guérison. Sodano mentionna également la "chute du régime communiste" de là, le Troisième Secret est une affaire déjà traitée – c'est une partie du "passé."
L'Introduction de Bertone du texte de la "Vision," comme presque tout ce que Bertone a fait en relation avec le Troisième Secret, est un incroyable gâchis. Il mentionne l'assassinat manqué du 13 Mai 1981 et nous informe d'ailleurs par la suite que Jean Paul II lu le "Troisième Secret" brièvement après. Ceci fut suivit par un "Acte de Consécration" de "tous les hommes et des peuples" au "Coeur Immaculé de Marie" le 25 Mars 1984. Bertone essaya de prouver que Sr. Lucia donna son accord pour l'approbation de cet "Acte," et que celui-ci venait remplir la demande de Notre Dame de Consacrer la Russie à Son Coeur Immaculé. En agissant ainsi, Bertone faisait référence à la prétendue lettre de Sr. Lucia datée du 8 Novembre 1989 ; Il déclara solennellement que "toute discussion supplémentaire ou demande (soit pour une nette consécration de la Russie) est sans fondement." Le problème est qu'il a été prouvé que la lettre de 1989 aurait été truquée. La lettre n'était pas manuscrite mais générée par un ordinateur et imprimée, mais que Sr. Lucia n'a jamais utilisé d'ordinateur, affirma plutard Bertone. La lettre contenait de flagrantes erreurs que Sr. Lucia ne pouvait pas avoir pu faire : une déclaration que Paul VI avait consacré le monde pendant sa visite à Fatima en 1967. Il ne fit pas une chose pareille. Bertone prétendait avoir eu une longue conversation avec Sr. Lucia (en réalité, il présente une nouvelle maintenant et rien après), et encore il n'apporta aucune suite d'évidence que Sr. Lucia avait confirmé cette lettre ou cet "Acte" pendant ces conversations.
Bertone rapporte alors les propos de "la lettre de 1982" de Sr. Lucia, que nous avons déjà cité plus haut, prétendant qu'ils donnent une "indication pour l'interprétation" du texte de la "Vision." Evidemment il fait cela parce que c'est la seule référence qu'il peut donner, laquelle appelle le Troisième Secret une "révélation symbolique." Mais le reste de la lettre contredit l'interprétation du Vatican. Comme vu intégralement dans la première partie de cette série, cette lettre ne rapporte pas seulement le Troisième Secret des recommandations de Notre Dame concernant la Russie, mais inclut également cette contradiction révélatrice :
...Et si nous ne constatons pas encore la réalisation totale de la fin de cette prophétie, nous voyons que nous nous y acheminons peu à peu à grands pas.
Cette année est celle après la tentative d'assassinat ; la lettre ne le mentionne même pas, et semble clairement indiquée que le Troisième Secret n'est pas encore accompli. Cela ne semble pas concerner Bertone. Il a simplement déclaré, le plus solennellement, que tout est fini :
La décision du... Jean-Paul II de rendre publique la troisième partie du "secret" de Fatima conclut une période de l'histoire, marquée par de tragiques volontés humaines de puissance et d'iniquité...
Un étonnement, si la "décision" peut fonctionner de façon merveilleuse, pourquoi ce ne fut pas fait en 1960, selon la "volonté de Notre Dame" ? Pas étonné, pour Bertone de fournir des réponses ! Considérer ce coup de tonnerre, suppose détenir le compte-rendu d'une des "conversations" avec Sr. Lucia :
Alors que Sr. Lucia, avant de remettre à l'Évêque de Leiria-Fatima de l'époque la lettre scellée contenant la troisième partie du "secret," avait écrit sur l'enveloppe extérieure qu'elle pouvait être ouverte seulement après 1960, soit par le Patriarche de Lisbonne soit par l'Évêque de Leiria, Monseigneur Bertone lui demande : « Pourquoi l'échéance de 1960? Est-ce la Vierge qui avait indiqué cette date ? » Sr. Lucia répond: « Ça n'a pas été Notre-Dame, mais c'est moi qui ai mis la date de 1960, car, selon mon intuition, avant 1960, on n'aurait pas compris, on aurait compris seulement après. Maintenant on peut mieux comprendre. J'ai écrit ce que j'ai vu, l'interprétation ne me regarde pas, elle regarde le Pape ».
Fort à propos, il omit de mentionner que Sr. Lucia avait dit expressément plusieurs fois que c'était Notre Dame, juste comme elle écrivit sur les enveloppes ! Si Sr. Lucia avait réellement admis cela à Bertone, alors elle avait avoué une énorme fraude ! Mais Bertone n'avait pas fait mention de cela quel qu'il soit. Et naturellement, ceci et toute conversation qu'il prétend avoir eu avec Sr. Lucia, ne peut être appuyée par aucun enregistrement, transcription ou témoignage.
Ensuite nous avons le Commentaire de Ratzinger dans lequel il déclare :
Aucun grand mystère n'est révélé; le voile de l'avenir n'est pas déchiré. Nous voyons l'Église des martyrs du siècle qui s'achève représentée à travers une scène décrite dans un langage symbolique difficile à déchiffrer.
Une fois de plus, le mantra est : tout est fini. Et pourquoi le texte serait-il si difficile à déchiffrer ? Le reste du message de Fatima, y compris les deux premières parties du Secret, est suffisamment facile à comprendre. Pourquoi Notre Dame voudrait-elle donner un Secret qui restera un mystère même après qu'il aura été révélé ?
Ratzinger entreprit de fournir des réponses avec un très long discours théologique sur les révélations privées et les visions. Tandis qu'il maintient que la prétendue vision n'est pas "une fantaisie," il suggère pourtant que :
La conclusion du "secret" rappelle des images que Sr. Lucia peut avoir vues dans des livres de piété et dont le contenu provient d'anciennes intuitions de foi.
Même le L. A. TIMES choisi dans cette suggestion, un gros titre : "Le Plus Grand Théologien du Vatican Ridiculise Gentiment le Compte-rendu d'une Soeur sur La vision de 1917 qui Alimenta des Décennies de Spéculation" (27 Juin 2000).
Citant Sodano de nombreuses fois, Ratzinger une fois de plus essaya de lier "l'Évêque vêtu de blanc" qui "était tué" à l'assassinat manqué de 1981. Il conclut avec une autre reprise de "mantra" :
Dans la mesure où des événements particuliers sont représentés, ils appartiennent désormais au passé. Ceux qui attendaient des révélations apocalyptiques excitantes sur la fin du monde et sur le cours futur de l'histoire seront déulus.
Les critiques ne tardèrent pas à exprimer leur incroyance. La Repubblica, un des grands journaux italiens fit courir un éditorial le 27 Juin 2000 :
Le célèbre "Troisième Secret" ne peut être réconcilié avec les événements dramatiques du 13 Mai 1981. Il n'y a aucun Pape qui tomba "apparemment mort." La Scène est autre. Le Pape est tué par "un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches." Ce n'est pas utilisé pour invoquer le langage des symboles ni une métaphore... (le texte de la Vision) pointe entièrement autre chose quelque part.
Plusieurs critiques sont convaincus que si le texte de la "Vision" et la "lettre de 1982" citée pour le supporter étaient une fraude totale, sûrement les faussaires auraient voulu trouver quelque chose moins contradictoire à leur position et moins chargée comportant des difficultés. Il y'a tellement des problèmes, sûrement ils n'auraient pas pu tous les fabriquer simplement ! Ainsi ils maintiennent que le texte de la "Vision" est probablement authentique, et même peut-être la "lettre de 1982" (quoique évidemment pas écrite par Jean Paul II). Ils maintiennent davantage qu'il doit exister une portion du Secret pas encore révélée – les paroles de Notre Dame qui voudraient expliquée la "Vision," juste comme Elle avait accompagné la vision de l'enfer (la première partie du Secret) avec les mots expliquant sa signification (la seconde partie du Secret). Comme nous pourrons le voir dans la prochaine partie de cette série, il y'a des évidences considérables qui montrent que quelque chose manque.